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Johnny Hallyday, auteur et interprète français d'origine belge, l'une des plus grandes vedettes du rock en France. «Idole des jeunes» au début des années soixante, il a su par la suite fidéliser un public nombreux, en épousant au fur et à mesure les modes et courants musicaux apparus dans le monde du rock et de la variété durant ces trois dernières décennies.
Né à Paris en 1943, Johnny Hallyday, de son vrai nom Jean-Philippe Smet, passe son enfance à parcourir l'Europe en compagnie de sa tante, danseuse, qui épouse un danseur acrobatique américain. À la fin des années cinquante, il découvre les rockers américains, en même temps que sa vocation, au Golf Drouot, club ouvert à Paris en 1953 et qui est devenu le temple du rock and roll. Les jeunes y viennent d'abord écouter le juke-box (une nouveauté pour l'époque), et les musiciens s'y produisent devant un public d'imprésarios en quête de nouveaux talents. En 1960, Johnny Hallyday enregistre son premier disque, «T'aimer follement», et fait ses débuts sur scène en septembre.
Les jeunes font un triomphe à ce chanteur qui, à mille lieues des conventions de la chanson française traditionnelle, pousse des hurlements, se roule par terre, arrache sa chemise pour la jeter ensuite en pâture à ses jeunes fans dans la salle. Un an plus tard, il passe en vedette à l'Olympia ; la vague "yé-yé" déferle alors sur le pays (Eddy Mitchell, Sylvie Vartan, Long Chris, Sheila, Jacques Dutronc). Cette première période est donc celle de la passion d'une génération issue du baby-boom pour un genre musical et un groupe de «copains». La «Nuit de la Nation» (le 22 juin 1963) en constitue l'apothéose, concert qui réunit 150 000 personnes, place de la Nation (Paris), venues applaudir les vedettes du "yé-yé". Et le mariage de Johnny avec Sylvie Vartan, en 1965, est ressenti par chacun de leurs fans respectifs comme une cérémonie personnelle.
Alors que beaucoup de chanteurs "yé-yé" disparaissent au gré des aléas de la mode, Johnny Hallyday, lui, perdure. Après le rock, il chante le twist, puis évolue vers la variété, après une brève incursion du côté du psychédélisme : toujours présent, toujours suivi par un public fidèle qui vieillit avec lui. De «Souvenirs, Souvenirs» à «Que je t'aime», de «J'ai oublié de vivre» à «Quelque Chose de Tennessee», les titres se succèdent. D'abord interprète scandaleux, il devient peu à peu l'un des grands mythes de la musique pop en France.
S'il a vendu des millions de disques, c'est cependant sur scène qu'il excelle. Homme de spectacle avant tout, il propose des mises en scène de plus en plus élaborées, dans lesquelles les lumières, les cascades (motocyclettes, combat de karaté) et les vêtements (il apparaît en Mad Max, gainé de cuir dans un spectacle intitulé le Survivant, en 1982) jouent un rôle central. Cette surenchère scénique s'assagit toutefois passées les années quatre-vingt. Qu'il chante le rock, le blues ou le twist, il invite le public à une sorte de culte dont il est à la fois le grand prêtre et la victime expiatoire.
S'orientant, au cours des années quatre-vingt, vers un rock et des mélodies plus délicats, grâce aux collaborations de Michel Berger («le Chanteur abandonné», «Quelque Chose de Tennessee») et de Jean-Jacques Goldman («Laura»), il s'est aussi distingué au cinéma, en particulier grâce aux rôles que lui ont offerts Jean-Luc Godard dans Détective (1985) et Costa-Gavras dans Conseil de famille (1986).
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